néo-collonialisme? (catégorie: japon )
Mercredi j'ai eu mon premier cour de FLE (a.k.a Français Langue Etrangère). Et oui, j'ai 25 ans, et je commence à me faire des soucis pour mon avenir, étudier des langues “rares” c'est bien joli, mais il devient urgent de penser à des débouchés professionels... Non que la recherche, éventuellement, ne m'atire pas, mais je crains de rencontrer un problème de financement à court terme, si je décidais maintenant d'entreprendre de plus longues études... Ainsi FLE.

Le premier cour été un cour de grec moderne. Sympathique. L'idée n'étant pas d'apprendre le grec, mais de se mettre dans la peau de quelqu'un apprenant une langue dont il ignore tout: Quels sont ses “trucs” mémotechniques? Ses réflexes? Ses bloquages? Etc... Par contre dès qu'on est entré, le lendemain, dans la partie “historique” de la chose, on soulève tout de suite des aspects moins appétissants: Après le domaine du “comment”, on entre dans celui du “pourquoi”...

Pourquoi le français comme langue étrangère? Et bien la réponse à peine voilée - quoique présentée avec un certain humour : Pour le prestige de la France bien sûr! Chaque prof de FLE est un ambassadeur de la France, doublé d'un baroudeur, qui n'hésite pas à tout sacrifier pour le prestige de sa Patrie. Pour étendre la francophonie de part le monde, comme un merveilleux bienfait à apporter à d'autres civilisations.
Après ça, est-ce ma faute si je sentais là-dedans comme des relents du vieux fond collonialisto-paternaliste franco-français? Si j'ai immédiatement pensé à la françafrique, aux réseaux Pasqua, et à Matra vendant des missiles aux pays du tiers-monde? Peut être vais-je trop loin...
Vais-je moi aussi apporter les merveilles de l'imparfait du subjonctif au millénaire peuple Khmer, en essayant éventuellement de lui subtiliser un peu de son patrimoine, comme l'ont fait certains ministres de la culture avant moi?

Tout ceci a été cependant tempéré par un merveilleux et vibrant éloge sur l'Europe, son élargissement, sa constitution prochaine, etc (Erasmus, les ECTS - d'un point de vue plus pratique)... Et la merveileuse “unité dans la différence” qu'on nous promet. Si je veux bien croire a une alliance économique, qui après tout était le but premier de l'Europe, une alliance culturelle me semble plus lointaine... Mais sait-on jamais?

J'avoue que tout cela me laisse songeur...

posté par remka @ 01:43:58 | lien permanent